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Quand le journaliste Jean-Pierre Elkabbach et le Ministre Brice Hortefeux truquait leurs interviews

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Mediapart a publié la retranscription d’échanges téléphoniques datant de fin 2013, entre l’ancien ministre Brice francais Hortefeux et le journaliste Jean-Pierre Elkabbach.  Des écoutes qui ont révélé toute l’étendue de leur connivence, notamment leurs interviews « truqué ».

On découvre ainsi que les deux acolytes convenaient ensemble des détails des entretiens à venir. Et qu’il n’y avait donc aucune surprise pour le ministre : non seulement Jean-Pierre Elkabbach prévenait son invité des questions qu’il allait lui poser, mais il le conseillait aussi précisément sur ses propres réponses. La phrase la plus symptomatique de cette relation anormale a été isolée par Mediapart. Jean-Pierre Elkabbach lance alors à Brice Hortefeux : « Il faut que tu sois l’antiraciste par excellence. Même si tu penses le contraire ». Le journaliste se transforme ainsi littéralement en spin doctor. Pour rappel, en 2009, une phrase de Brice Hortefeux, prononcée après avoir posé avec un jeune militant UMP d’origine maghrébine, avait suscité la polémique : « Quand il y en a un, ça va. C’est quand il y en a beaucoup qu’il y a des problèmes ».

Le médai évoque un autre échange : « mais tu pourrais demander aussi, enfin quand je te pose la question. Est-ce que tu pourrais pas te demander où est passé Valls ? C’est qu’il parle beaucoup à un moment donné, et il disparaît quand on a besoin d’ordre public », demande Jean-Pierre Elkabbach.

« Oui, oui. Absolument. Tout d’un coup, il fait le malin, lundi Europe, mardi RMC, mercredi RTL… Ensuite trois trucs le soir et après il disparaît, voilà », lui répond Brice Hortefeux. « Quand on a en a besoin. Non, mais il faut dire, il est disparu. Il est partout dans les médias, mais il disparaît quand on a besoin de lui », poursuit le journaliste. Brice Hortefeux acquiesce.

Et c’est le même procédé qui est utilisé en décembre selon  Média part qui précise que les réponses apportées par Brice Hortefeux correspondent soigneusement aux échanges qu’il a eus avec Jean-Pierre Elkabbach.

Contacté par le même média, Jean-Pierre Elkabbach explique que « Brice Hortefeux a une peur terrible de la presse » tout en ajoutant « Il y avait des discussions entre nous pour le convaincre de donner une interview à Europe 1, parce qu’il y a une grande concurrence des matinales. Je l’ai peut-être aidé à formuler ce qu’il voulait dire. Ce n’est pas un grand improvisateur. Souvent, il lit ses notes et c’est incompréhensible ».

De son coté Brice Hortefeux déclare que « la connaissance [d’un journaliste, N.D.L.R.] n’est pas la complaisance. Au contraire, c’est l’exigence. Quand on ne prépare pas, il y a de la langue de bois ».

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