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Journaliste et ménages, la polémique enfle

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Les «ménages» : ces prestations rémunérées réalisées par des journalistes qui mettent leur notoriété au service d’une marque, ou pour l’animation de débats en tous genres suscite la polémique même si cela n’est guère illégal.

En effet, le quotidien l’Express est revenu sur ce sujet épineux en rappelant les grosses pointures du domaine l’ancienne présentatrice du journal télé Christine Ockrent ou, plus récemment, l’animateur de M6 Bernard de la Villardière, tout en rapportant les déclarations de l’avocate en droit de la presse Delphine Meillet qui affirme « a aucun titre il ne pourrait être interdit aux journalistes de pratiquer les ménages ». De son coté, Patrick Eveno, le directeur de l’Observatoire de déontologie de l’information estime que les ménages ne posent a priori pas de problème, « s’il n’y a pas de conflit d’intérêt ». Il s’agit également pour lu ide respecter les règles de déontologie de la profession. Toutefois pour lui le problème réside dans le fait de se faire payer par une entreprise ou une institution publique qui peut faire germer le soupçon chez les lecteurs ou les téléspectateurs.  Vincent Lanier, le président du Syndicat national des journalistes (SNJ) est d’un tout autre avis, car pour lui « les ménages ce n’est pas déontologique, et ce, dans tous les cas » en signifiant  que le journaliste se doit d’être au-dessus de tout soupçon, et d’éviter le conflit d’intérêt. 

La charte éthique professionnelle des journalistes rédigé par le SNJ  qui existe depuis plus de cent ans est très claire sur ce sujet ; elle désigne les droits et les devoirs du journaliste. Et lui demande, entre autres, de ne pas toucher « d’argent dans un service public, une institution ou une entreprise privée où sa qualité de journaliste, ses influences, ses relations seraient susceptibles d’être exploitées ». 

La charte de Munich de 1971, pendant européen de celle du SNJ, énonce quant à elle dix devoirs, parmi eux : « la convention collective des journalistes française, elle, stipule qu’en aucun cas, un journaliste professionnel ne doit présenter sous la forme rédactionnelle l’éloge d’un produit, d’une entreprise, à la vente ou à la réussite desquels il est matériellement intéressé ».

Dans ce dossier, un autre aspect entre en jeu, celui de la dépendance. Car le sociologue des médias Jean-Marie Charon estime : « contrairement à un animateur bas de gamme qui ne connaîtra pas son sujet, le journaliste rubricard aura l’avantage de maîtriser parfaitement son domaine, note. Le revers de la médaille, c’est que l’entreprise fidélise en quelque sorte le journaliste. Cela le rend dépendant » et d’ajouter que ce journaliste qui se fait rémunéré par un entreprise aura du mal à écrire un article négatif sur ses produits.

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