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Le magazine « Foreign Affairs » prodigue des conseils au Hirak Algérien
Gardant le silence jusqu’ici concernant la situation politique en Algérie, la langue des médias Américains commencent peu à peu à se délier. A leur tête le magazine politique américain spécialisé des relations extérieures, Foreign Affairs qui a fait une analyse pour le moins « suspecte » de la situation Algérienne.
En effet, l’analyse publiée le 10 juin dernier relève que les soulèvements constatés en Algérie et au Soudan présentent « des parallèles évidents avec la révolution de 2011 en Égypte qui a conduit à la démission du président Hosni Moubarak » et d’ajouter « et en Algérie et au Soudan, comme en Égypte en 2011, des généraux sont intervenus pour faire sortir les dictateurs de leurs fonctions, puis se sont retrouvés maîtres de la transition post-révolutionnaire de leur pays ». Pour l’analyste l’Algéire tout comme le Soudan doivent tirer des leçons de l’expérience démocratique ratée de l’Égypte pour garder leur propre transition.
Par ailleurs l’on souligne que « les foule de manifestants qui sont descendues dans les rues en Algérie et au Soudan sont aussi hétérogènes que l’Égypte, et elles ne disposent pas non plus d’un puissant pilier organisationnel. Ils devront être proactifs pour maintenir leur cohésion et rester concentrés sur leurs objectifs communs: instaurer un régime civil, édifier des institutions démocratiques et responsabiliser les responsables de l’ancien régime » en ajoutant « rester mobilisé autour de ces principes partagés sera particulièrement important en bout de ligne, lorsque commenceront les tâches potentiellement compliquées de rédaction de nouvelles constitutions et de contestation des élections ».
Concernant l’unité et la cohésion, l’analyse fait savoir qu’elle a été difficile à atteindre à cause de la plupart des principaux partis d’opposition du pays n’ont que peu de crédibilité en raison d’années de cooptation et de collaboration avec le régime de Bouteflika. Sur un autre plan on affirme que les mouvements algériens et soudanais devraient également reconnaître l’importance de cultiver le soutien étranger.
En Algérie selon l’analyste Washington aurait cédé le leadership diplomatique à la France, qui « adopte une approche relativement passive en ce qui concerne la transition, craignant que toute intervention ne soit présentée comme une ingérence néo-coloniale ». Dans ce contexte on explique que les activistes soudanais et algériens peuvent poursuivre deux voies vis-à-vis des puissances étrangères.
La première consiste à résister aux incursions d’États régionaux tels que l’Égypte, l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis, qui ont clairement intérêt à empêcher l’instauration de véritables démocraties au Moyen-Orient. La deuxième est que les activistes peuvent et doivent cultiver des relations avec des puissances étrangères potentiellement sympathiques.
Celles-ci pourraient inclure l’Union africaine, qui soutient la démocratisation ailleurs sur le continent depuis les années 1990; l’Union européenne, qui a soutenu la transition réussie de la Tunisie après 2011; et même les États-Unis.