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Infobésité : quand trop d’informations tuent l’information

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Twitter, facebook, les chaines infos, les  radios et applications…les sources d’informations se sont multipliées ces 20 dernières années. Nous sommes inondés de news et d’actualité tout au long de la journée et même la nuit ! Cette surabondance ou surcharge d’information à un nom « L’infobésité » un terme inventé par les Anglo-Saxons qui désigne l’excès d’informations reçues par une personne, au point  qu’elle ne peut traiter ou supporter sans porter préjudice à elle-même ou à son activité. 

Pour faire simple, il  y a infobésité quand le volume d’informations reçu par une personne est si grand, qu’il dépasse sa capacité à traiter ces données et en faire quelques choses. La personne se trouve  littéralement « gavée d’information » au point de ne plus pouvoir agir.

L’individu devient un réceptacle d’informations, sans prendre le temps d’analyser et de digérer ces intrants. Une instantanéité qui favorise la domination de l’émotionnel sur le rationnel.  

Un constat que confirme Caroline Sauvajol-Rialland, dans son livre, « Infobésité. Comprendre et maîtriser la déferlante d’informations« . L’auteure spécialiste du sujet affirme : « le risque de l’immédiateté de l’information apporte essentiellement de l’émotion qui aveugle. La surinformation a tendance à se conjuguer avec le désinvestissement pour la chose commune».

Les journalistes premières victimes de l’infobésité.

Contrairement à ce que l’on pourrait croire, les professionnels des médias ne sont pas à l’abri de la surcharge informationnelle, bien au contraire. Si autre fois leurs sources étaient les agences de presse et les correspondants de leur média, aujourd’hui les e-reporters sont partout. Avec leurs smart phone tous le monde filme les événements qui se produisent à proximité, et les publie sur les réseaux sociaux et You Tube. Ces derniers sont devenus par la force des choses une source d’informations pour les professionnels.

Mais cela comporte un risque,  celui de relayer de fausses informations. La course au scoop fait oublier à certains journalistes le principe de base du métier : vérifier l’information avant de la donner !

Algérie : multiplication des sources, abondance des informations, sommes-nous mieux informés pour autant ?

Le monde des médias en Algérie, est aussi touché par « l’infobésité ». Avec plus de 200 titres de presse écrite, une quarantaine de chaines de télévisions, une cinquantaine de radios publiques nationales et locales, et plus d’une centaine de journaux électroniques. L’Algérien a un large choix de médias pour s’informer.

Cependant toutes ces sources, couvrent mieux les événements sans  forcément mieux les « traiter ». Le téléspectateur ou le lecteur, se retrouve avec les mêmes sujets qui tourbent en boucle, repris par tous les médias, les réseaux sociaux  et traiter de façon superficiel.

Des infos surtraitées et vite évincées pour d’autres actualités. Une « Fast consommation » qui laisse peu de place à l’analyse approfondie des événements et qui ne permet pas au lecteur de se forger une opinion rationnelle et réfléchie sur la question.

Les effets de l’infobésité sur la santé

 Comme tous les excès, l’infobésité a des répercussions sur la santé physique et émotionnelle des personnes :  stress, anxiété informationnelle,  épuisementcyberdépendance, déficit d’attention et de créativité, perte de mémoire, altération du jugement, indécision.

Au Japon on a identifié une pathologie provoquée par l’infobésité, appelée « hikikomori du savoir » dans laquelle l’internaute « s’engouffre dans des labyrinthes documentaires toujours plus spécialisés »

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