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La troisième lettre des travailleurs de l’EPTV à Monsieur Khelladi

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Après un mois de manifestations, et un semblant de changement de la télévision publique  dans sa  façon de couvrir les événements depuis le black out du 22 février et les sit-in des journalistes, les professionnels de la télévision algérienne interpellent à nouveau leur directeur Tewfik Khelladi dans cette troisième lettre.

 » Nous journalistes, réalisateurs, producteurs, techniciens et tous les professionnels de la télévision algérienne signataires de la lettre du 07/03/2019 adressée au directeur général de l’ENTV suite au sit-in du 27/02/2019 tenu au siège de la télévision et suite à l’audience qui a été accordée à trois (3) représentants du collectif des travailleurs de l’EPTV en date du 14/03/2019 et après les marches nationales du vendredi 15/03/2019 ; considérons que, la télévision publique n’a pas assuré le service public qui devait être le sien ; en d’autres termes, nous avons constaté que les algériens n’ont pas eu droit à une information juste, complète et impartiale.

Nous récusons encore toute mauvaise interprétation de la réalité qui finalement ne fait qu’attiser la crise et la perte de confiance entre le peuple algérien et l’EPTV.

Nous refusons que les revendications populaires clairement exprimées soient détournées à travers notre média et notre profession pour être assiégée par une classe politique quelconque.Cette situation de censure qui dure, ne permet nullement à notre corporation d’être rassurée, surtout suite à l’audience que vous avez bien voulu nous accorder.

Nous, travailleurs de la télévision, soit les professionnels de tous le corps, refusons d’accepter et d’admettre encore d’avantage cet état de fait et cette manière partiale de traitement de l’actualité nationale au moment ou la diversité de chaines d’informations bat son plein, et nous, service public restons en marge.

Nous refusons ainsi la déformation des revendications populaires clairement exprimées, et ce dans le but de soutenir un quelconque cercle politique ou une quelconque initiative.

Nous voulons la cessation des pressions apparentes ou non, dans l’exercice de leurs fonctions, sur nos collègues issus de l’ensemble des corps de métiers. Les pressions qui se traduisent notamment par l’attente de directives, incapables de faire leur travail librement et loin du déni de la constitution et des lois algériennes. D’ailleurs nous rappelons que ces contraintes les mettent dans la position d’avoir peur de l’inconnu les empêchant d’effectuer leur mission en toute objectivité et leur imposent le silence pour éviter les ennuis.

Nous voulons faire notre travail objectivement et honnêtement, de façon complète et transparente, et non pas être les rapporteurs du discours des autorités exclusivement ou inégalement. Nous n’accepterons jamais, qu’a travers nous, le métier de journalisme soit affaibli et d’être les grands absents de la marche algérienne vers la vérité, la liberté et la démocratie.

Nous refusons de cautionner cette manière de traiter notre actualité nationale et de continuer à rester une télévision au service du gouvernement et du pouvoir au lieu d’être un véritable média de service public.

Nous vous demandons monsieur le directeur général l’application réelle et la mise en route de la plateforme de revendication que nous vous avons remise lors de l’audience que vous nous avez accordée en date du 14/03/2019″

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