cinéma et théâtre
El Khalifa : une pièce de théâtre sur le pouvoir et l’héritage

La pièce de théâtre « El Khalifa, le Successeur », écrite et mise en scène par Elsa Hamnane, est une œuvre qui explore les thèmes complexes du pouvoir, de la révolution et de l’héritage. Créée en septembre 2015 au Théâtre Régional de Béjaïa en Algérie, dans le cadre de l’événement « Constantine, capitale de la culture arabe 2015 », cette pièce offre une réflexion profonde sur les dynamiques politiques et sociales à travers une forme théâtrale riche et variée.

Synopsis : un conflit de succession
La pièce se déroule dans une cité où le gouverneur tyrannique, Attair, après trente ans de règne, annonce son départ et demande à son peuple de choisir son successeur. Cette annonce déclenche une série d’événements qui mettent en lumière les tensions et les conflits au sein de la société. Adam, le chef d’une brigade de voyous, prévoit une révolution pour renverser le régime d’Attair et installer un nouveau pouvoir. Cependant, l’annonce du départ d’Attair complique les plans d’Adam et de ses compagnons, les forçant à reconsidérer leur stratégie.
Le point culminant de la pièce est la révélation fracassante qu’Adam, le leader révolutionnaire, est en réalité le fils caché d’Attair. Cette découverte bouleverse les attentes et pose la question centrale de la pièce : Qui sera le successeur ?

Une tragi-comédie sur le pouvoir
Elsa Hamnane décrit « El Khalifa, le Successeur » comme une tragi-comédie qui explore les vices, les abus, les trahisons et les rivalités inhérents à la quête du pouvoir. Les personnages, à la fois coupables et innocents, sont pris dans un labyrinthe de décisions et de conséquences qui reflètent les complexités de la nature humaine. La pièce mêle habilement des éléments de tragédie et de comédie, créant une œuvre qui est à la fois sombre et clownesque.

Une forme théâtrale innovante
La pièce se distingue par sa forme théâtrale unique, qui combine des éléments de comédie musicale, de clown et de tragédie contemporaine. Le texte, écrit en français et traduit en arabe, est interprété dans une langue théâtrale inventée par Allouia, ce qui permet à la pièce d’être comprise dans tout le monde arabe.
Les références littéraires et théâtrales sont nombreuses, avec des influences de Mahmoud Darwich, Bernard-Marie Koltès et William Shakespeare. La pièce intègre des extraits et des adaptations de grandes œuvres telles que Richard III, Coriolan, Roméo et Juliette et Comme il vous plaira, ce qui enrichit le texte et lui donne une profondeur supplémentaire.

Les comédiens et la mise en scène
La distribution comprend des comédiens talentueux tels que Chaima Ouerrard, Mehdi Randani, Ali Namous, Amel Makhan, et Farid Cherchari, qui incarnent des personnages complexes et multidimensionnels. La mise en scène d’Elsa Hamnane, influencée par ses formations en techniques du clown et de la comedia dell’arte, apporte une dimension visuelle et physique à la pièce, renforçant son impact émotionnel et théâtral.

Ali Namous dans le rôle de Qaïs : une interprétation puissante au cœur des dilemmes moraux
Ali Namous incarne le rôle de Qaïs dans la pièce « El Khalifa, le Successeur ». Ce personnage, bien que moins central que certains autres, joue un rôle clé dans la dynamique narrative et symbolique de l’œuvre. Qaïs représente une figure de résistance et de questionnement, souvent confronté aux dilemmes moraux et politiques qui traversent la cité. À travers son interprétation, Ali Namous apporte une profondeur émotionnelle et une intensité qui enrichissent le tissu dramatique de la pièce.
Son jeu, marqué par une subtile combinaison de force et de vulnérabilité, contribue à mettre en lumière les tensions entre loyauté, rébellion et quête de justice. Qaïs, sous les traits d’Ali Namous, devient ainsi un miroir des conflits intérieurs et des contradictions qui animent les personnages de cette tragi-comédie sur le pouvoir.
Une réflexion sur le pouvoir et l’identité
« El Khalifa, le Successeur » est bien plus qu’une simple pièce de théâtre ; c’est une exploration artistique des mécanismes du pouvoir et des dilemmes moraux qui accompagnent la quête du leadership. À travers une forme théâtrale innovante et un texte riche en références, Elsa Hamnane invite le public à réfléchir sur les questions de légitimité, d’héritage et d’identité. La pièce reste une œuvre pertinente et puissante, qui résonne avec les défis politiques et sociaux contemporains.
Mise ne scène : Elsa Hamnane
Après une classe préparatoire aux grandes Ecoles (Hypokhâgne, Khâgne en Philosophie) et un Master de Lettres Modernes (mémoire de Lettres Modernes mention TB sur Roland Barthes), Elsa Hamnane intègre le Conservatoire d’Art Dramatique du XIIIème arrondissement de Paris sous la direction de Christine Gagnieux, Gloria Paris, Catherine Rétoré et Nita Klein.
La qualité de sa formation littéraire et artistique lui confère toutes les armes pour aborder son métier de comédienne, puis de metteur en scène, et enfin de chef de projet culturel au sein de différentes Compagnies.
Attirée par la spécificité de formes théâtrales ancestrales, socles de l’art dramatique, elle décide de se former aux techniques du clown, et celles de la comedia dell’arte à la Cartoucherie de Vincennes, elle travaille avec Adel Hakim et Gabriel Calderon pour participer à un «laboratoire de recherche théâtrales» sur le thème : «le théâtre, critique du social» au Théâtre des Quartiers d’Ivry. Elle participe également en tant que musicienne et chanteuse à l’élaboration du livret de Roberto Zucco de B.-M. Koltès au Broadway Dance Center de New York avec Philippe Calvario, Anne Warin et Matthew Prescott.
Elle conçoit, adapte et met en scène Fracas d’Actes, fragments d’un dialogue amoureux; puis signe trois mises en scène autour des problématiques de la catharsis et de la folie : Katharsis; Contes d’une folie commune autour d’une table, et le spectacle Van Gogh Partizani.
Elle est artiste invitée par le Théâtre Régional de Béjaïa en Algérie, pour écrire et mettre en scène Ibn Battûta. Spectacle récompensé par «Le Grand Prix National du meilleur spectacle 2015» au Festival National de la production féminine d’Annaba en Algérie.
En 2015, elle écrit et met en scène un deuxième spectacle pour le Ministère de la Culture algérien : El Khalifa, le successeur.
Elsa Hamnane conçoit, coordonne et met en oeuvre les projets culturels, sociaux et pédagogiques de la Compagnie AthénAthéâtre.
Attachée à la mise en pratique d’une pédagogie originale et inventive, elle accompagne les spectateurs dans la création de formes théâtrales sur des thèmes de société et d’actualité, et dispense également des formations à l’attention d’étudiants en commerce et en communication, avec une méthode qui s’appuie sur les techniques dramatiques (théâtre, improvisations, simulations et jeux).
Les comédiens
Ali NAMOUS dans le rôle de QAÏS

Chaima OUERRAD dans le rôle de RAIHANNA

Mehdi RAMDANI dans le rôle de ABEL

Amel MAKHAN dans le rôle de FATIMA

Nassima ADNANE dans le rôle de EL BAGHDADI

Fouzi NASRI dans le rôle de FIRAS

Mouloud AOUMER dans le rôle de HASSAN

Soflane AYOUZ dans le rôle de ADAM

Amine BENDADOUCHE dans le rôle de ZOUHEIR

Farid CHERCHARI dans le rôle de ATTAïR

Aïcha ISSAD dans les rôles de KAHINA / FATIMA / RAIHANNA

Pour plus d’informations sur la pièce et les représentations, vous pouvez visiter le site de la Compagnie AthénAthéâtre : http://athenatheatre.fr/spectacles/el-khalifa.html.