Conseils
Les journalistes ont désormais un guide défense
Suite aux menaces judiciaires récurrentes depuis quelques mois à l’encontre des journalistes, et en vue d’alerter sur les menaces et les pressions qui pèsent sur la profession, un « Guide de défense du journaliste » vient d’être publié.
Ce guide de défense a été imaginé afin de répondre aux questions les plus élémentaires que peuvent se poser les journalistes confrontés à toute forme d’intimidation dans l’exercice de leur travail.
A l’initiative de l’association de la presse judiciaire (APJ) et le Syndicat national des journalistes (SNJ) en France, ce guide disponible en version courte et longue (4 et 10 pages), sera actualisé en fonction des évolutions de la législation française et se veut une réponse aux récentes procédures qui ont visé plusieurs journalistes, puisque ces quatre derniers mois, neuf journalistes ont été convoqués par les services de renseignement français pour des soupçons de « compromission du secret de la défense nationale ».
Leurs auditions ont été effectuées dans le cadre de deux enquêtes distinctes, l’une portant sur les armes françaises utilisées dans la guerre au Yémen et l’autre sur l’affaire Benalla.
L’avocat Patrice Spinosi, qui a participé à la rédaction de ce guide de défense, cité par RFI voit dans ces convocations une tentative d’intimidation. « Les journalistes sont évidemment des justiciables comme les autres, mais leur activité est particulière et reconnue par le droit. Un journaliste est susceptible d’opposer le secret des sources lorsqu’il est entendu. Et en cela, il est parfaitement dans la ligne de la loi et de la jurisprudence », rappelle Patrice Spinosi. En outre, le secret des sources est un concept qui est au cœur de ce document. A ce propos Spinosi déclare «le secret, quel qu’il soit, a de plus en plus mauvaise presse…La société devient une société de transparence aidée par les moyens technologiques. Il y a une anormalité à cacher quelque chose dans notre société».
De son coté, Jean-Philippe Deniau, président de l’Association de la presse judiciaire a souligné que le guide en question a été écrit « en pensant aux journalistes isolés, aux localiers, aux indépendants qui ne sont pas soutenus par un grand média ».