Programmes
Debrief du débat télévisé entre les candidats
Le débat télévisé des candidats pour les élections présidentielles organisé hier a été une première. Une avancée en matière de démocratie. Cependant il a été entaché de multiples insuffisances qui ne sont pas passé inaperçus auprès des téléspectateurs. Le debrief :
En effet, le débat organisé hier a été certes inédit et une initiative louable appelé à être renouvelé. Néanmoins différents points « noirs » ont entaché cette première en Algérie. Les lacunes les plus importantes ont été constatées au niveau de la présentation et notamment la capacité d’animation des journalistes.
Quatre journalistes ont été chargés d’animer ce débat, deux de la presse écrite et deux de l’audiovisuel. En l’occurrence, Djalal Bouati d’El khabar, et Ghania Oukazi du Quotidien d’Oran ainsi que Djilali Amari de l’ENTV et Naziha Belaidi d’El Bilad tv. Les deux journalistes de la presse écrite étaient en réelle difficulté face à la caméra comparativement à leurs collègues. Ce qu’on ne peut leur reprocher puisqu’ils n’ont aucune expérience en la matière. On aura également remarqué une certaine « agressivité » de Ghania Oukazi dans ses questions et notamment à la fin du compte à rebours des réponses des candidats.
Pour sa part, Djalal Bouati paraissait pressé de finir les questions et semblait un peu nerveux. Toutefois, les journalistes de l’ENTV et d’El Bilad ont eu assez d’aisance pour poser leurs questions. D’ailleurs la journaliste d’El Bilad Naziha Belaidi a donné une prestation grandiose ; et s’est démarqué de ses collègues par sa capacité à poser les questions avec beaucoup d’application et de facilité.
Absence de « joute » intellectuelle
Par ailleurs, le point qui a attiré l’attention des téléspectateurs c’est le fait de poser la même question cinq fois de suite. Et ce pour les cinq candidats. Ce qui a généré une atmosphère de redondance et de répétition qui a eu un impact négatif sur la présentation. Certains pourraient également dénoncer l’absence de traducteur pour la catégorie des sourds et muets; puisqu’ils sont également concernés par cette élection capitale pour le pays.
En outre, il faut dire qu’on a été un peu surpris par ce débat télévisé vu qu’un débat est censé être un échange ; un avis et un contre avis ou mieux une confrontation entre les candidats ; pour qu’on puisse déterminer le meilleur d’entre eux.
Ce qui n’a pas été le cas car chaque candidat se voyait interrogé sur des questions prédéfinies ; avec un temps de réponse sans être inquiété par les autres candidats. D’ailleurs ces derniers se sont efforcés à défendre leurs programmes respectifs ; tout en restant dans les généralités et les constats en livrant que très peu de solutions concrètes. Ainsi, ce débat nous aura seulement permis de comparer les réponses de chaque candidat sur un sujet précis.
Sur le plan organisationnel, on a remarqué que les candidats étaient debout ; et n’avaient pas de chaises tout au long d’un débat de deux heures.
Quoi qu’il en soit ce débat a été une avancée notable en matière de démocratie et est appelé à être renouvelé pour chaque rendez-vous électoral.