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Emmanuelle Ducros a bel et bien été payée les lobbies agro-alimentaires

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Emmanuelle Ducros a-t-elle fait des ménages rémunérés pour les lobbies agro-alimentaires ? La journaliste de « L’Opinion », défenseure sur les réseaux sociaux des pesticides et de l’agriculture industrielle, a toujours soutenu que non. Dans une enquête publiée le 27 juin, Checknews à prouver que c’est pourtant le cas.

En effet depuis des mois, la journaliste s’écharpe sur Twitter avec plusieurs journalistes qu’elle accuse de discours alarmistes sur les questions liés à l’agroalimentaire, et en particulier au glyphosate. L’un de ses sujets favoris sur les réseaux consiste à défendre le glyphosate, ce pesticide controversé qu’Emmanuel Macron s’était engagé à interdire, avant de faire machine une fois arrivé au pouvoir.

Depuis la diffusion le 17 janvier d’un numéro d’Envoyé spécial sur le pesticide, le ton n’a cessé de monter entre, d’une part, Elise Lucet, Tristan Waleckx (Envoyé spécial, France 2) ainsi que Stéphane Foucart (Le Monde). Et d’autre part, Emmanuelle Ducros (L’Opinion) et Géraldine Woesner (Europe 1). Ces dernières accusent leurs confrères de verser dans le catastrophisme et l’agri-bashing. Ce que ne dit pas le portrait du Point, c’est qu’en retour Ducros est fréquemment accusée par ses confrères d’être rémunérée par les lobbys de l’agro-industrie. Et voilà que l’enquête de Checknews montre qu’elle a bien été payée par la Fédération des entreprises de boulangerie (FEB) lors d’une table ronde organisée en Autriche, en juin 2018, intitulée « Adapter la boulangerie-pâtisserie aux attentes des consommateurs ». Interpellée sur Twitter le 14 juin dernier par le journaliste de Mediapart Karl Laske, Ducros avait balayé cette accusation d’un revers de main. 

Pour sa part, Checknews a contacté la Fédération des entreprises de boulangerie (FEB). Verdict ? « Si on veut faire venir les gens, il faut les payer. Elle a été défrayée pour l’avion et pour l’hôtel, et sa prestation a été rémunérée » explique le délégué général de la FEB, qui de son souvenir, évalue la rémunération de la journaliste à environ 1 000 euros. « Sur Twitter, le journaliste de France 2 Tristan Waleckx a également relevé que quelques mois après ce ménage, la journaliste avait reçu, à deux reprises, le président de la FEB sur le plateau de l’Opinion » rappelle Checknews. 

Des « ménages » bien rémunérés

Le site de fact-checking de Libération s’est également penché sur un autre événement « plus directement lié à la querelle qui l’oppose à ses détracteurs au sujet du glyphosate ». Il s’agit de sa participation, en tant qu’animatrice, à la réunion annuelle de l’Union des industries de la protection des plantes (UIPP), qui n’est autre que le lobby national des pesticides.  A-t-elle été payée ? « Cette prestation n’a pas été rémunérée. […] Et cela n’a jamais signifié que j’adhérais à des thèses soutenues par l’organisation » s’était défendue Ducros sur Twitter le 13 juin au sujet de sa participation à cette série de tables rondes, organisée en février 2019. 

« Un enregistrement, réalisé début mars par une personne qui s’est fait passer pour Emmanuelle Ducros auprès d’un employé de l’UIPP, atteste d’un devis adressé par la journaliste. Laquelle a porté plainte pour usurpation d’identité », écrit de son côté Checknews qui assure n’avoir jamais été en possession de cet enregistrement, mais avoir en revanche eu confirmation de son contenu « par trois sources différentes ». Auprès de Checknews, Ducros affirme n’avoir « jamais envoyé de devis à l’UIPP ». Seulement voilà, contacté par le site d’info, le responsable de la communication de l’UIPP, Sylvain Camus,  assure que la journaliste avait bien envoyé un devis « estimé entre 2 000 et 3 000 euros » à cette organisation après avoir animé cet événement. « Puis elle a fait marche arrière, ne souhaitant plus être rémunérée. Elle n’a donc jamais été réglée », précise néanmoins la com de l’organisation. Pourquoi cette marche arrière ? Checknews estime qu’elle « pourrait être liée avec le fait que plusieurs journalistes, de presse écrite ou de télé, se sont penchés sur ce sujet ces derniers mois, en contactant à chaque fois l’UIPP ».

Au lendemain de la publication de son enquête, Checknews a fait une mise à jour expliquant que Sylvain Camus de l’UIPP a changé de version. Il affirme à présent : « Je ne suis pas en mesure de vous affirmer qu’un devis ait été émis, n’ayant pas participé à l’organisation de cette journée ». De son côté, Checknews explique maintenir ses informations.

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