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Algérie berceau de l’humanité : quand Le Point fait dans la « remise en cause » infondée

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Algérie berceau de l’humanité

La découverte d’outils en pierre taillée remontant à 2,4 millions d’années à Sétif (Ain Boucherit) a fait le buzz. Faisant ainsi valoir que l’Algérie serait le véritable berceau de l’Humanité. Le quotidien Français «Le Point » vient de tout remettre en cause par le biais d’un article passé discrètement et sous silence par les médias algériens cette semaine (à l’exception de TSA et Algérie 1), et qui n’apporte en soi aucune preuve de ses dires.

En effet, l’article publié le vendredi 14 décembre 2018 et signé du journaliste Fréderic Lewino sous le titre « Non, l’Algérie ne serait pas un nouveau berceau de l’humanité », remet en cause la technique du paléomagnétisme utilisée par les archéologues pour dater les outils taillés de 2,4 millions d’années qui, selon l’auteur est fortement contestée.

Pour étayer ses propos, le journaliste fait réagir le paléoanthropologue Jean Jacques Hublin qui déclare que « la technique du paléomagnétisme n’est pas une méthode adaptée à une datation précise ». Il explique que les paléontologues ne l’utilisent que pour comparer l’âge des roches entre elles, mais pas pour établir une datation exacte.

Enfonçant le clou, le journaliste fait remarquer « bref, dans son enthousiasme, il se peut bien que l’équipe d’archéologues ait poussé le bouchon un peu trop loin » et d’ajouter « la découverte algérienne est passionnante, mais il est bien trop présomptueux de parler de deuxième berceau de l’humanité ». Un article malveillant et malhonnête, d’autant plus que l’auteur n’y apporte pas toutes les données des datations publiées dans l’article de Science.

La réaction de l’archéologue algérien Mohamed Sahnouni

Réagissant à cet article, par le biais d’une tribune sur le site TSA,  l’archéologue algérien Mohamed Sahnouni, du Centre national d’investigation sur l’évolution de l’humanité (CNIEH), qui dirigeait l’équipe ayant mis au jour ces outils, a vivement critiqué l’article  du « Point » en apportant éclaircissements et vérités.

Il constate ainsi que l’auteur de l’article, s’était contenté «seulement de rapporter la critique du Professeur Jean-Jacques Hublin selon laquelle le paléomagnétisme n’est pas adapté à la datation des découvertes d’Ain Boucherit».

Il fait remarquer dans ce sens que, « les trouvailles d’Ain Boucherit ont été datées en se basant non seulement sur le paléomagnétisme, mais aussi sur la datation de Résonance Paramagnétique Électronique (RPE) ou (ESR) de grain de quartz blanchi, la biochronologie des grands mammifères et le taux d’accumulation sédimentaire (SAR) ».

Des méthodes effectuées par le Français Dr. Mathieu Duval, grand spécialiste du ESR de l’Université de Griffith (Australie), connu par ses travaux de datation, notamment des sites anciens du pourtour méditerranéen, ainsi que par le paléontologue néerlandais Jan van der Made, connu pour ses travaux paléontologiques et biochronologiques des suidés, «qui sont précis, crédibles et respectés par les paléontologues de sa spécialité du monde entier ». S’ajoute aussi, celle du Sedimentary Accumulation Rate (SAR), très utilisée dans le monde entier, notamment pour estimer des âges de sites archéologiques anciens en Afrique.

Dans ce sillage, Sahnouni « tacle » Hublin et note « il est intéressant de noter cependant, que le Professeur Hublin n’est pas cohérent avec ses critiques du paléomagnétisme d’Ain Boucherit». En effet, il est cosignataire d’un article établissant l’âge du site à hominidés de Tighennif à 700 000 ans en se fondant… sur le paléomagnétisme. «Autrement dit, le Professeur Hublin voudrait transmettre que ce qu’ils publient eux est incontestable et valable et ce que publient des Algériens et leurs collaborateurs étrangers n’est que basé sur des méthodes grossières ».

Il est à noter, que le site d’information russe Sputnik fr a repris l’article du Point et la réponse sanglante du Monsieur Sahnouni  sur TSA.

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