Selon une enquête de RSF : plus de 30 journalistes tués par la mafia

Dans une enquête exclusive, l’organisation Reporters Sans frontières (RSF) a démontré l’impact de la mafia sur la liberté d’expression. Traqués comme une bête noire, les journalistes sont menacés de mort.

D’après le rapport de cette ONG, plus de 30 journalistes ont été éliminés par des organisations secrètes d’envergure internationale. Jugés trop curieux, ces journalistes et leur familles sont menacés, poussant certains d’entre eux à vivre sous protection policière. A travers des histoires vraies et des témoignages poignants, l’équipe de RSF a voulu ressortir la peine de ces hommes et femmes souvent abandonnés à leurs sort.

D’après le secrétaire général de Reporters sans frontières, Christophe Deloire, les journalistes, qui enquêtent sur des sujets aussi dangereux que la mafia, se retrouvent  souvent seuls face aux représailles. Il s’est indigné du comportement du ministre de l’intérieur italien qui a exercé un chantage sur Roberto Saviano, journaliste menacé par la mafia.

Le rapport final de l’enquête met sous les projecteurs plusieurs crimes perpétrés contre les journalistes à travers le monde. Au Mexique, au Brésil et en Colombie, pas moins de 10 journalistes ont été tués. Un chiffre loin de refléter la réalité. La mafia de drogue est la principale suspecte.

En Inde, au Cambodge et certains pays d’Afrique, les journalistes sont la cible des groupes mafieux qui pillent les ressources naturelles. L’affaire du journaliste indien Sandeep Sharma écrasé volontairement par un camion-benne en est un exemple. En Italie, fief de la mafia, plus de 200 journalistes ont bénéficié de protection.  D’autres cas d’assassinat en Europe sont cités dans ce rapport.

Face à cette situation de violence et d’impunité, des journalistes vont vers l’autocensure. D’autres abandonnent leurs enquêtes, s’exilent ou quittent le journalisme. RSF appelle les États à faire preuve de responsabilité face à cette situation et mettre en œuvre tous les moyens afin d’assurer la protection de ces journalistes.

Synthèse : Safaa Sellam