Médias
Le collectif de la radio pour le service public n’exclut pas une gréve illimité
Lettre aux responsables de la Radio Nationale et à l’opinion publique Depuis plusieurs semaines, nous assistons à une résurgence de la censure dans le traitement de l’information. Les couvertures des événements liés au mouvement populaire sont scrupuleusement surveillées, écoutées, les papiers diffusés, sont repris, censurés.
Des revendications plus profondes sont exprimées sans trouver d’écho. La liberté de la presse est un principe fondamental que nous refusons de nous voir confisquer. Notre radio n’est la chasse gardée d’aucun pouvoir, mais au service public exclusif. Il est de notre devoir d’informer. Il est de notre devoir d’accompagner ce mouvement dans son évolution. Sans accès à une information transparente justes et impartiale, il n’y a point de service public.
Il est impératif que notre média soit à l’avant garde de ce qui se passe dans le pays. Il est de notre responsabilité d’informer et d’éclairer l’opinion. Face à une volonté affichée de museler l’expression libre, nous mettons les responsables face a leurs responsabilités. Désormais, toute consigne interdisant le traitement des informations devra être signée par le directeur de l’information, de la chaîne ou de la direction générale.
L’opinion a le droit de savoir qui lui refuse l’accès à l’information. La liste des personnes non autorisées à être diffusées ou invitées devra être établie dans la plus grande transparence afin que l’opinion en soit informée. Les faits doivent être recueillis. Manifestations, arrestations, slogans, (hormis ceux qui sont insultants, qui portent à l’intégrité, à la vie privée, qui incitent à la haine….) doivent être traités, couverts et les responsables d’éditions ainsi que le personnel de l’antenne, soutenus dans leurs démarches.
Il est du devoir moral pour chacun d’entre nous d’intégrer ces principes sacrés et de veiller à leur application. Nous prenons pour témoin, les responsables de la radio nationale ainsi que l’opinion publique, qu’en cas de sanctions ou de pressions exercées sur les journalistes et l’ensemble du personnel directement ou indirectement concerné, journalistes, réalisateurs, producteurs, animateurs, nous nous réservons le droit d’envisager un durcissement de nos actions, jusqu’à observer une grève illimitée.
Collectif de la radio pour le service public