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Suite à une polémique, le New York Times renonce aux dessins politiques

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New York Times

Le quotidien américain New York Times renonce à publier, à partir de juillet, des dessins de presse dans son édition internationale. Un choix fait après la polémique suscitée par un dessin jugé antisémite du dessinateur Portugais Antonio.

À l’origine de cette décision, la polémique suscitée par le dessin du Portugais Antonio Moreira Antunes, publié le 25 avril dernier, et jugé antisémite. Le dessin, mettant en scène un Donald Trump aveugle, portant une kippa et tenant en laisse le Premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou, grimé en chien-guide portant à son cou une étoile de David, avait provoqué l’ire de nombreux lecteurs et avait été qualifiée par le président américain de « dégoûtant ».

Le quotidien avait présenté des excuses mais était finalement allé plus loin, la polémique ne faiblissant pas. Le directeur de la publication A.G. Sulzberger avait décidé de lancer une procédure disciplinaire contre le responsable d’édition qui avait choisi la caricature du dessinateur Antonio Moreira Antunes. Il avait également décidé de ne plus utiliser de caricatures proposées par une société extérieure, d’où provenait la caricature controversée.

Dans une interview donnée à la chaîne de télévision américaine CNN, le dessinateur mis en cause s’était déclaré surpris par la polémique suscitée par son dessin. Expliquant avoir « le plus grand respect » pour la communauté juive, celui-ci avait tout de même exprimé que ceci ne la plaçait pas « au-dessus de toute critique ».

Toutefois son dessin avait suscité une avalanche de critiques, y compris en interne, l’éditorialiste Bret Stephens invitant, dans une tribune au vitriol, le quotidien à « se pencher sérieusement sur ce qui a pu le mener à publier de la propagande antisémite ».

Le responsable des pages Idées du « New York Times », James Bennet, est allé plus loin lundi, expliquant que le quotidien réfléchissait « depuis plus d’un an » à aligner son édition internationale avec son édition américaine, qui ne publie plus de dessins.

Cependant, cette décision a été vivement critiquée. A l’image de  l’Association américaine des dessinateurs de presse qui a jugé que «cette décision intervient alors que le ‘Times’ a été piégé par sa propre négligence en publiant un dessin largement considéré comme antisémite » ajoutant « pour aggraver encore son cas, le ‘Times’ décide de cesser de publier tous les dessins issus de contributeurs extérieurs ».

Patrick Chappatte, qui collaborait avec le New York Times depuis plusieurs années et considéré comme  l’un des dessinateurs vedette du quotidien  a fait part de son inquiétude après cette décision de cesser la publication de dessins de presse politiques. « sans humour, nous sommes tous morts », a-t-il tweeté. Sur son blog personnel, le dessinateur a également fait part de son inquiétude quant à l’avenir de la liberté de la presse. « Le dessin de presse est né avec la démocratie », écrit-il, « quand il est menacé, la liberté l’est aussi ».

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